Char B1 bis

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Conception

Produit de 1935 à 1940 à plus de 400 exemplaires, le Char B est un peu le char Tigre de la campagne de France. Avec son blindage frontal de 60 mm (55 sur les flancs), ses 2 canons (un obusier de 75mm en casemate, un canon antichar de 47mm en tourelle), il anticipe les avantages du Tiger, 3 ans plus tard, face aux Sherman.Ces indiscutables qualités, cependant, sont acquises au prix de faiblesses hélas rédhibitoires : autonomie ridicule et vitesse anémique (25km/h). Il est vrai qu'il est conçu come un char d'infanterie, dans un rôle de rupture de positions statiques qu'il ne jouera quasiment jamais (sauf à Abbeville, où il remplira sa fonction) pendant la Campagne de France. Ajoutons les faiblesses liées à la tourelle monoplace, et la capricieux système de direction Naeder (indispensable pour pointer le 75), et nous avons le portrait d'un colosse aux pieds d'argile : invulnérable (sauf face aux 88mm), ou presque, sur le champ de bataille, mais d'un entretien délicat et sujet aux pannes sèches ou mécaniques qui occasionneront la plupart des pertes.
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3 combats
3 engagements de la campagne de fRance peuvent, à mon sens, illustrer forces et faiblesses du Char B (et de la doctrine blindée française de 1940)

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*   Flavion
Déployée précipitamment sur l'axe de progression du Panzer Korps Hoth (qui comporte la 7. PzDivision d'un certain Erwin Rommel), la 1e DCR du général Bruneau se voit débordée par l'adversaire au moment où le ravitaillement en carburant ne suit pas. Isolés sans soutien d'infaterie, les B1 bis sont détruits un à un, forçant la 1e DCR au repli en abandonnant, après sabordage, l'essentiel de ses chars lourds. Tous modèles confondus, les pertes françaises se montent à 100 engins. La Wehrmacht, pour sa part, doit toutefois rayer 60 blindés de ses effectifs.

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* Stonne
Un historien allemand, Karl Frieser, a comparé Stonne à Stalingrad et à Cassino et en fait même le "Verdun de 1940". Stonne est située sur le flanc droit du corridor des Panzers, que ses hauteurs dominent : elle fait donc une excellente base de départ pour une contre-attaque visant à couper ce dernier. C'est là que la 3e DCR du général Buisson est engagée. Jusqu'au 25 mai, la malheureuse localité va changer de mains 17 fois, toujours selon un même schéma : attaque des B1 bis, pilonnage de l'artillerie alemande, repli de l'infanterie fran,çaise et contre attaque allemande reprenant le terrain. A noter, l'exploit du capitaine Billote qui détruit, avvec son seul char B1 bis, une colonne de 13 Panzer dans la rue du village, un peu comme un certain Wittman à Villers-Bocage 4 ans plus tard.

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* Abbéville
C'est là que les chars B de la 4e DCR d'un certain colonel de Gaulle vont être employés dans le rôle pour lequel ils ont été conçus. Face aux fantassins de la 57. Infanterie Division allemande, les B1 bis provoquent une panique et l’abandon par les Allemands de nombreuses positions. L’attaque est cependant arrêtée par des 88 tirant depuis le Mont Caubert, les jours suivants ne verront pas de nouveaux progrès français.

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